La Veni vici, elle nous a fait rêver, puis désespérer… et nous a enfin comblé !

Pratiquement 2 ans que je suis inscrit sur cette épreuve, nouvelle dans le calendrier des courses et qui promettait beaucoup : un parcours sublime remontant l’aqueduc romain de Nîmes à Uzès.

La motivation initiale a depuis longtemps laissé place à de la frustration puis de l’oubli. Pourtant ce coup-là, c’est la bonne, l’épreuve aura bien lieu.

Le problème, c’est que la course annonce 67km pour un D+ de 1700m. Sans préparation digne de ce nom, ça va être dur. Bien sûr, on a fait quelques sorties longues avec les collègues de Courir A Caissargues, mais je suis quand même loin du compte. Il aurait fallu faire 2 mois à 60/70km par semaine pour ne pas trop subir.

Pas grave, on fera avec la forme du moment.

Nous sommes 7 du Club motivés malgré tout sur la ligne de départ située au beau milieu des Jardins de la Fontaine. Sur le coup de 10h, un peloton d’environ 500 coureurs par à l’assaut de l’aqueduc romain jusqu’à Uzès. Départ très prudent pour Alain et moi, nous savons bien que la course sera longue.

Passage à la Tour Magne puis traversée de Nîmes direction la garrigue. C’est roulant mais il y a de bonnes pentes bien raides qui se succèdent. De quoi bien entamer notre potentiel même si les côtes sont en mode marche.

Arrivée à Lédenon après 30km pour un bon ravito, j’en profite pour recharger les flasques, je prends 5 minutes facile. Je repars avec Alain toujours prudemment, pour le moment tout va bien.

Passage sympa à Sernhac puis après St Bonnet nous attaquons la massif rejoindre le Pont du Gard. Ce sera pour moi la partie la plus éprouvante du parcours. Une montée bien technique puis une descente très accidentée, des cordes ont été posées pour aider. Je pensais débouler sur le Pont rapidement mais cette partie technique n’en finit pas… Enfin l’arrivée au Pont du Gard à 45km de course.

Arrivé ici après 5h20 de course, je sais que je vais aller au bout. Les 22km restants sont moins exigeants, je vais gérer. Pour repartir regonflé, je prends carrément 12 minutes sur ce ravito. Alain me rejoint mais me dit de ne pas l’attendre.

Je repars, il fait encore jour mais il va bientôt falloir sortir la frontale. Le parcours est roulant à présent mais après plus de 50km, je suis obligé d’alterner course et marche. Ca tombe bien, je rattrape les marcheurs de la marche nordique, on se sent moins seul. Notre rythme n’est pas terrible mais j’avance…

Nous arrivons à la combe avant Saint-Maximin, je sors la frontale une fois en haut. Je suis avec Christine qui m’a rattrapé et qui a encore des forces visiblement. Nous ferons quelques kms ensemble. et même quelques mètres en trop. Avant le village, nous sommes plusieurs en file indienne et nous nous trompons de parcours. Nous ratons la montée sèche sur la gauche… Le temps de s’en rendre compte nous avons fait 200 ou 300 mètres. Demi-tour et retour sur le parcours, c’est pas bon pour le moral ça. Heureusement, nous attaquons la fin du parcours, la descente dans la vallée de l’Eure arrive très vite.

Je n’ai pas pu suivre Christine qui arrive encore à garder des passages courses alors que pour moi c’est marche uniquement à présent. J’attaque la montée finale, j’entends le bruit de l’arrivée, Axel est venu m’attendre sous la cathédrale. Ca m’encourage à finir en courant pour franchir la ligne… 8h 51′, c’est mon temps final. Mais j’ai vaincu la Veni vici. 156ème au classement mais finisher avec une belle médaille. Défi relevé !